Après trois années de crise, le pays pourrait opérer un véritable changement. Et pour cause : Bassirou Diomaye Faye est un opposant qui se veut antisystème. Il a fait campagne sur le rétablissement de la souveraineté nationale, la lutte contre la corruption et une meilleure répartition des richesses. L’homme était encore en prison il y a deux semaines, où il purgeait une peine pour outrage à magistrat.

Longtemps dans l’ombre du populaire Ousmane Sonko, le Secrétaire général et membre fondateur de l’ancien Pastef, est aujourd’hui en première ligne.

« Bassirou est plus honnête que moi, Bassirou est un homme extrêmement brillant », mots d’Ousmane Sonko, mentor politique de Bassirou Diomaye Faye.

Ce dernier, de son côté, estime : « Je suis quelqu’un de particulièrement raisonné, de particulièrement raisonnable, de particulièrement sensé, de particulièrement réfléchi. »

Cette posture, Bassirou Diomaye Faye, affirme qu’elle vient de sa culture sérére, basée notamment sur l’égalité, le respect des ainés et de son enfance au sein d’une famille d’agriculteurs. « Ainé de cette famille, j’ai très tôt développé mon esprit de leadership », assure-t-il.

C’est en suivant son père (« ma référence », souligne l’intéressé), militant socialiste, que « BDF » – comme le surnomme les Sénégalais – a commencé à forger son identité, syndicale et politique.

École à la campagne, dans son village natal de Ndiaganiao, bac sans mention – un échec, pour lui – à Mbour, puis une maitrise de droit à Dakar qui lui ouvre les portes de l’École nationale d’administration (ENA).

L’ENA où il rencontre en 2007, à la salle de sport, Ousmane Sonko. Les deux hommes, inspecteurs des impôts, défendent les mêmes valeurs et fondent en 2014 le Pastef.

Inspiré par l’intellectuel sénégalais Cheikh Anta Diop et le philosophe néerlandais Baruch Spinoza, Bassirou Diomaye Faye – « discret et froid dans l’analyse » indique sa biographie –, a su, malgré un an d’emprisonnement, prouver en dix jours de campagne qu’il avait l’envergure pour prétendre au sommet de l’État.

Présenté par ses opposants comme le « candidat populiste, de la rupture », Bassirou Diomaye Faye a toujours indiqué qu’il ne supportait pas l’injustice et qu’il cherchait avant tout « l’équilibre » pour prendre ses décisions.

Rfi. Fr