C’est à la faveur d’une conférence de presse organisée ce mercredi 24 avril 2024 à Conakry, que Amnesty international a procédé à la présentation de son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde et particulièrement en Guinée.

Souleymane Sow, Directeur exécutif d’Amnesty International-Guinée, est revenu sur le contenu de ce document.

« L’accès aux principaux réseaux sociaux a été perturbé, tandis que la radio, la télévision et des sites d’actualités ont été pris pour cible. À l’exception de celles organisées en faveur des autorités de transition, toutes les manifestations ont été interdites cette année encore. Les forces de sécurité ont tué des manifestants et arrêté arbitrairement des journalistes. Quatre (4) personnes ont été déclarées coupables dans l’affaire M’Mah Sylla. Les autorités ont intenté des actions en justice dans le domaine de la pollution marine », a-t-il déclaré.

Concernant la liberté d’expression, il affirme que dans une décision rendue le 31 octobre dernier, la Cour de justice de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest a jugé que la Guinée avait violé les droits à la liberté d’expression et à l’information, en restreignant l’accès à Internet et aux réseaux sociaux en 2020.

« L’utilisation des principaux réseaux sociaux a été perturbée à partir du 24 novembre, sans que les autorités ne donnent une quelconque explication officielle. L’accès aux réseaux sociaux et aux sites d’actualités avait déjà rencontré des difficultés pendant environ une semaine dans le contexte des manifestations antigouvernementales du 17 mai. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, Ousmane Gaoual Diallo, a déclaré le 30 novembre que l’Internet n’est pas un droit. Il avait reconnu les perturbations intervenues plus tôt dans l’année, qu’il avait toutefois attribuées à un problème technique lié à un câble sous- marin. Le site d’actualités Guineematin.com a été inaccessible du 15 août au 5 novembre, sans que la raison en soit indiquée. Invoquant des impératifs de sécurité nationale, la Haute Autorité de la communication a adressé des courriers les 6 et 9 décembre à Canal+ Guinée pour lui demander de cesser la diffusion de Djoma FM et Djoma TV, d’Espace FM et Espace TV et d’Évasion FM et Évasion TV. Startimes, un autre distributeur, a annoncé qu’il retirait Djoma TV, Espace TV et Evasion TV de son offre, pour les mêmes raisons », a-t-il fait savoir.

Ousmane Yattara