Le passage des témoins de la partie civile dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi 13 février 2024 par devant le tribunal criminel de Dixinn delocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

C’est le journaliste Boubacar Algassimou Diallo « Abubakr », rédacteur en chef du journal Lynx au moment des faits qui est à la barre. Il soutient n’avoir pas eu accès au stade. Mais il affirme être témoin ce jour de quelques violences passées aux alentours du stade.

« Ce jour, je suis sorti de chez moi à 7h pour arriver au stade à 7h 30 mn. De l’esplanade, je voyais des gens venir de partout, vers Bambeto et autres. C’est entre temps que j’ai vu le Colonel Thiegboro venir, je crois qu’il était accompagné par deux ou trois bérets rouges, Thiegboro même a été ovationné par la foule. Et quand il est arrivé sur les lieux, il a demandé aux manifestants de rentrer chez eux. Cela s’est passé devant la pharmacie Manizé. Après Thiegboro a quitté. Donc, moi aussi, je suis allé dans une famille à côté pour prendre les ablutions comme me l’avait conseillé une sœur qui vit depuis les États-Unis. De là, j’ai vu un jeune venir en courant pour rentrer dans la maison, il était pourchassé par des hommes en T-shirt noir et pantalon olive. Au sortir, j’ai vu les leaders accompagnés d’une foule allés vers chez Jean Marie Doré. Le moment de les rejoindre, j’ai appris qu’ils étaient déjà arrivés au stade. C’est après quelques minutes que j’ai entendu des cris forts et des coups de feu venant du stade. Et j’ai vu des jeunes quittés vers le stade en courant pieds nus. Donc, je suis allé vers eux pour savoir ce qui se passait, ils m’ont dit que ça tire au stade. Donc, j’ai cherché à rejoindre le stade, c’est ainsi je me suis croisé vers l’ambassade du Japon avec les manifestants qui étaient pourchassés par des hommes en T-shirt chelsea. Ils étaient munis des gourdins et autres. Mais j’ai n’ai pas vu d’armes avec eux. C’était de la débandade à Landreah. J’ai vu des jeunes de peur se jeter à la mer. Moi j’ai été sauvé par un jeune coiffeur, qui a dit aux hommes en T-shirt chelsea qui voulaient m’attaquer que j’étais venu me coiffer. Il avait même fait semblant de me coiffer pour me sauver. Ce jour, je n’ai pas pu avoir accès au stade parceque j’étais en direct avec un média étranger pour lequel j’étais correspondant. Je parlais avec quelqu’un qui ne parle pas bien français, donc j’ai passé plus d’une heure de temps au téléphone. Donc le temps d’arriver au stade, la débandade avait déjà commencé », a expliqué le journaliste devant le tribunal criminel dirigé par le juge Ibrahima Sory Tounkara.

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