Une tentative de coup d’État est en cours, mercredi, au Gabon alors qu’un groupe de militaires a déclaré mettre « fin au régime en place » après la réélection d’Ali Bongo, dont la famille est au pouvoir depuis 55 ans. S’il venait à réussir, ce putsch serait le huitième depuis 2020 en Afrique centrale et de l’Ouest.

Au Gabon, un groupe de putschistes a annoncé, mercredi 30 août, à la télévision nationale, qu’il avait pris le pouvoir et que les résultats de l’élection présidentielle de samedi étaient annulés. Quelques minutes plus tôt, le Centre gabonais des élections (CGE) avait déclaré Ali Bongo vainqueur du scrutin, ouvrant la voie à un troisième mandat pour l’héritier de la « dynastie Bongo ».

2020-2021 : double coup d’État au Mali

En août 2020, un groupe de colonels maliens dirigé par le colonel Assimi Goïta renverse le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le coup d’État conclut des manifestations antigouvernementales contre la détérioration de la sécurité, la corruption et les résultats des législatives.

Sous la pression des pays voisins, la junte accepte de céder le pouvoir dans la foulée à un gouvernement intérimaire dirigé par des civils et chargé de superviser une transition de 18 mois vers des élections démocratiques.

Cependant, en mai 2021, l’armée malienne reprend le pouvoir après la décision du gouvernement de retirer des militaires de certains postes clés. Assimi Goïta passe du titre de vice-président de la transition à président. Le colonel promet d’organiser des élections libres d’ici février 2024.

2021 : l’armée place l’héritier Déby à la tête du Tchad

En avril 2021, l’armée tchadienne prend le pouvoir après la mort du président Idriss Deby, tué lors d’une visite aux troupes combattant les rebelles dans le nord du pays.

Selon la constitution tchadienne, le président du Parlement aurait dû devenir président, mais un conseil militaire intervient et dissout le Parlement au nom de la stabilité.

Le général Mahamat Idriss Déby, le fils du président Déby, est nommé président par intérim et est chargé de superviser une transition de 18 mois vers des élections. Dans la capitale N’Djamena, le transfert inconstitutionnel du pouvoir provoque des émeutes qui sont réprimées dans le sang. Depuis, la transition n’est toujours pas achevée et a même été prolongée.

2021 : Alpha Condé poussé vers la sortie en Guinée

En septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales, renverse le président Alpha Condé. Un an plus tôt, ce dernier avait modifié la Constitution afin de pouvoir briguer un troisième mandat, déclenchant alors des manifestations de grande ampleur.

Mamady Doumbouya devient président par intérim et promet à son tour une transition vers des élections démocratiques, cette fois dans un délai de trois ans. La Cédéao rejette cependant ce calendrier et impose des sanctions aux membres de la junte et à leurs proches.

Le régime propose ensuite une nouvelle période de transition de 24 mois débutant le 1er janvier 2023, mais l’opposition refuse, pointant le flou de la feuille de route pour un retour à l’ordre constitutionnel. Pour le moment, les élections sont prévues pour fin décembre 2024.

2022 : double coup d’État au Burkina Faso

Le Burkina Faso connaît deux coups d’État militaires en 2022.

En janvier, des soldats mutins menés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba arrêtent le président Roch Marc Christian Kaboré et s’approprient le pouvoir.

Le 30 septembre, des officiers de l’armée annoncent avoir démis Paul-Henri Sandaogo Damiba de ses fonctions. Le capitaine Ibrahim Traoré devient alors président de transition jusqu’à une nouvelle élection présidentielle prévue en juillet 2024.

2023 : Mohamed Bazoum renversé au Niger

Le 26 juillet 2023, des membres de la garde présidentielle renversent le président du Niger Mohamed Bazoum, élu en 2021. Le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, prend le relais.

Le 10 août, la Cédéao approuve le déploiement de sa « force en attente » afin de « rétablir l’ordre constitutionnel » tout en continuant à rechercher une solution diplomatique.

Le nouvel homme fort du Niger propose une période de transition de trois ans maximum avant de rendre le pouvoir aux civils.

Avec AFP et Reuters