La Guinée, notre cher pays, vit de nouveau sous Transition. En vous le disant, très chers lecteurs assidus de ce semainier, nous ne vous apprenons pas grand-chose. Tout comme d’ailleurs lorsque nous insinuons que toute Transition comme la nôtre fait face à certaines contraintes. D’aucuns parleraient  volontiers de restrictions, d’autres carrément de sanctions. C’est bien pourquoi, dans le cas d’espèce, le rôle dévolu à la diplomatie est des tout premiers ordres d’importance. La Guinée, comme les autres pays ouest-africains qui ont enregistré des coups d’Etat récemment, a certes dû faire face à de nombreuses désapprobations, mais grâce à sa diplomatie, on pourrait valablement soutenir que celui qui en a la charge, sans vouloir lui dresser des couronnes, a pu éviter au pays le pire. Ce n’est d’ailleurs pas fortuit si certaines sanctions annoncées par la CEDEAO contre la Guinée, telle l’interdiction de voyage infligée à certains responsables du CNRD, sont restées comme une lettre morte.

Et si cette Guinée peut s’enorgueillir d’avoir des coudées quasi-franches dans ses relations bilatérales, elle le devrait certainement en partie à une certaine compréhension que lui témoignerait la France à travers sa dépilomatie. En tout cas, pendant que cette France suspend son aide au Burkina Faso, par le canal de son Agence de développement (AFD), elle a consenti d’importants financements à notre pays. Bien entendu, en retour, la Guinée du Colonel-président ne devrait pas rester insensible aux bons gestes, pardon, bons offices de Paris. Et quoi ne plus naturel que cela se ressente surtout et encore une fois sur le terrain diplomatique. Devenu hautement sensible depuis que la sous-région est quasiment en ébullition avec la tentative de coup d’Etat survenue au Niger depuis le 26 juillet passé.

S’il est vrai que Conakry s’est montré proche de Bamako et Ouagadougou ces derniers temps pour des raisons évidentes liées aux mêmes sorts et réponses délivrés par la CEDEAO suite aux coups d’Etat, il ne l’est pas autant que le sont les deux dernières capitales. Et la situation du Niger l’a laissé clairement transparaître. Si les trois capitales se sont élevées contre les sanctions infligées par cette CEDEAO aux putschistes nigériens, Conakry s’est abstenu de déclarer qu’il entrerait en guerre contre l’organisation ouest-africaine en cas de recours à la force armée pour rétablir l’ordre constitutionnel au pays de Mohamed Bazoum.

Il devient en ce moment clair que sur l’axe diplomatique bilatéral, Conakry n’a certainement aucun intérêt, contrairement peut-être aux deux autres, à s’aliéner le soutien de Paris. Sans en abuser, il se livre à un jeu d’équilibrisme qui pourrait toutefois se fragiliser au gré des conjectures politiques. Ne l’oublions pas, la Guinée vit malgré tout sous Transition. Ce qui voudrait dire qu’à un moment où un autre, le pouvoir en place à Conakry va devoir faire preuve de plus d’engagement et de volonté ferme en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Dans le cas contraire, il faudrait craindre que le jeu de la diplomatie ne se montre un peu plus ardu. Et en ce moment-là, Paris va devoir choisir, voire apporter une preuve supplémentaire que la fameuse ‘’Françafrique’’ tant décriée par certains panafricanistes est véritablement de l’ordre d’un passé révolu. Diplomatiquement vôtre !

La rédaction in

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