Le Nigéria est aux prises avec une épidémie dévastatrice de diphtérie qui a coûté la vie à plus de 600 personnes, principalement des enfants, depuis son apparition en décembre 2022. Cette récente épidémie dépasse l’incident de 2011, qui n’avait signalé que 98 cas.

L’État de Kano, situé dans la région nord, est devenu l’épicentre de cette crise sanitaire, supportant le plus gros de l’épidémie avec plus de 500 décès enregistrés. Il y a cependant une lueur d’espoir puisque le nombre de cas actifs a récemment diminué.

La diphtérie est une maladie très contagieuse qui touche principalement le nez et la gorge et peut également entraîner des ulcères cutanés. Il se propage par la toux, les éternuements et les contacts étroits avec des personnes infectées, les cas graves s’avérant souvent mortels.

Malheureusement, bon nombre des enfants concernés n’étaient pas vaccinés. Le Dr Faisal Shuaib, chef de l’Agence nationale de développement des soins de santé primaires, a souligné le caractère évitable de cette maladie lors d’une visite dans un centre d’isolement pour la diphtérie dans la ville de Kano, déclarant : « En étant témoin des jeunes enfants souffrant de cette maladie entièrement évitable au aujourd’hui au centre a été profondément déchirant. »

Le nombre de morts continue d’augmenter, le Centre nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC) signalant 453 décès et 11 587 cas suspects au 24 septembre. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient que les taux réels de mortalité et d’infection pourraient être plus élevés en raison de tests inadéquats et du fait que certains patients ne signalent pas leurs symptômes. Cependant, des mesures telles que la recherche des contacts ont contribué à une baisse du nombre de cas.

Cette épidémie dévastatrice a touché 19 des 36 États du Nigeria ainsi que la capitale fédérale, Abuja. Les États les plus durement touchés sont tous situés dans le nord, notamment Kano, Yobe, Katsina, Borno, Jigawa et Kaduna. 

Les autorités sanitaires exhortent les parents d’enfants non vaccinés ou partiellement vaccinés à s’assurer qu’ils soient vaccinés, soulignant que la vaccination est le moyen le plus efficace de contrôler la crise actuelle.

L’OMS souligne que seulement 57 % des Nigérians ont reçu le vaccin pentavalent, qui protège contre cinq maladies potentiellement mortelles, dont la diphtérie. Pour éviter de futures épidémies de diphtérie, le Nigeria doit augmenter la couverture vaccinale pour atteindre au moins 80 % de la population, selon l’OMS.

La dernière épidémie significative de diphtérie dans le pays s’est produite en 2011, lorsque 21 personnes ont perdu la vie et 98 ont été infectées dans l’État de Borno, comme l’a rapporté l’OMS.

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