Le président du tribunal criminel délocalisé de Dixinn dans le cadre du procès des massacres présumés du Stade de Conakry vient d’ordonner le huis Clos pour la comparution de la deuxième victime dame Habibatou Camara, à l’audience de ce mercredi. C’est à la demande de cette dernière que le dit huis clos a été ordonné par le président du tribunal avant la suspension de l’audience.

Mais avant, le ministère public s’était opposé à cette demande préalablement sollicitée par la partie civile. Le procureur Alghassimou Diallo a fait observer ce qui suit à cette phase de l’audience : «on ne sait pas ce que Mme Habibatou Camara viendra nous dire. Il faudrait qu’on précède d’abord à son audition pour savoir si le huis clos s’impose. De but en blanc demander au tribunal d’ordonner le huis clos, je pense que ça serait un peu prématuré. Vous voudrez bien appeler Madame à la barre si les nécessités s’imposent, votre juridiction pourra valablement ordonner le huis clos conformément aux dispositions de l’article 397 du code de procédure pénale», a-t-il indiqué.

La défense abondera dans le sens. Et Me Jocamey Haba va plus loin. Selon lui, il n’y a aucune nécessité à ce que le huis clos s’impose, précisant que la dame intervient régulièrement dans les médias: «Mme Habibatou, elle-même parle tous les jours de cette affaire dans les médias y compris sur TV5 Monde dans le journal d’hier. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut faire droit et continuer les débats en ce qui la concerne. Et dans tous les cas si vous trouvez nécessaire ce huis clos vous déciderez de ce qu’il y a lieu de faire nous respecterons votre décision », a-t-il expliqué.

Avec persistance, la partie civile fera remarquer au tribunal que le huis clos est de droit si la partie civile le réclame.

«Nous ne voulons pas que ce récit-là soit fait devant les médias et le public (…) Ces déclarations peuvent heurter l’honneur de la famille », a lâché Me Amadou DS Bah.

En dépit de l’insistance de la partie civile, le président du tribunal ordonnera la comparution de la Dame Habibatou Camara. Interrogée sur les faits à elle reprochés, elle répondra par l’affirmatif arguant qu’elle en a effectivement été victime. C’est ainsi qu’elle a indiqué que c’est à sa demande que ses avocats ont demandé le huis clos.

C’est ainsi que le juge a ordonné le huis clos. Le public et la presse ont été alors demandé de quitter la salle.

Selon des informations recueillies sur place, Dame Habibatou Camara serait victime de viol au stade de Conakry le jour du massacre du 28 septembre 2009.

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