Un pasteur évangélique kenyan soupçonné d’avoir volé des enfants présentés comme des « bébés miracles », fruit de ses prières, a été acquitté lundi par un tribunal de Nairobi faute de preuves suffisantes.

Gilbert Deya, un ancien tailleur de pierre qui a déménagé à Londres dans les années 1990, a été accusé d’avoir volé cinq enfants entre 1999 et 2004.

Mais Gilbert Deya, 86 ans, a été acquitté par Robison Ondieki, un magistrat d’un tribunal de Nairobi, qui a estimé que l’accusation n’avait pas produit de preuves suffisantes.

« Les accusations ont été fabriquées de toutes pièces et n’ont pas pu être portées devant un tribunal », a déclaré à l’AFP l’avocat du révérend, John Swaka, assurant à la presse que son client était « très content ».

Gilbert Deya, qui possède plusieurs églises, notamment à Londres, Liverpool et Nottingham, a été extradé de Grande-Bretagne vers le Kenya en 2017 après une bataille juridique de près de 10 ans.

Le révérend et son épouse Mary affirmaient que les femmes infertiles ou ménopausées pouvaient tomber enceintes en quatre mois, sans avoir de relations sexuelles, grâce à leurs prières.

Selon l’accusation, les bébés avaient en fait été volés, la plupart à la maternité de l’hôpital Pumwani de Nairobi, une banlieue pauvre de la capitale.

Pays à prédominance chrétienne d’Afrique de l’Est, le Kenya abrite environ « 4 000 églises », selon les chiffres officiels, y compris celles dirigées par des pasteurs autoproclamés sans formation théologique.

La découverte en avril des corps de fidèles liés à une secte qui pratiquait la famine afin de « rencontrer Jésus-Christ » a soulevé des questions sur la nécessité d’une plus grande régulation des églises.

Près de 400 corps ont à ce jour été retrouvés dans la forêt de Shakahola sur la côte kenyane. Le chef de la secte et pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie, un ancien chauffeur de taxi de 50 ans, fait face à des accusations de terrorisme.

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