Nous y revoilà ! Presque, devrait- on ajouter à cette exclamation. Treize centrales syndicales guinéennes, après expiration de leur ultimatum, ont convenu de se réunir à la Bourse du travail ce mardi 06 février 2024, pour décider de ce qu’il y avait sans doute lieu de faire. Au finish, semble-t-il, à l’unanimité, elles ont choisi d’aller quasiment au bras de fer avec le Gouvernement du CNRD. 

Un préavis de grève a été conséquemment adressé au ministre du Travail et de la Fonction publique, Julien Yombouno. Devrait-on en déduire que le compte à rebours vient ainsi d’être déclenché avec ce préavis de grève ? Peut-être bien que oui, dès lors qu’au terme dudit préavis, il sera très probablement question du déclenchement à proprement dit de la grève elle-même. Et cette grève par ces temps qui courent risque fort d’être retentissante. Pour y parer, l’habituel recours pourrait être d’ouvrir sans plus tarder des négociations autour de la plateforme revendicative.

A ce niveau, les centrales syndicales, pour ne parler de la crème du mouvement syndical guinéen, exige : – la libération immédiate et sans conditions du Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée ( SPPG) ;
– la révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de première nécessité ; – l’application intégrale du protocole d’accord tripartite signé à la date du 15 novembre 2023 et l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’éducation signé le 27  octobre 2023.

A l’analyse de cette plateforme revendicative, au moins deux points paraissent plus sensibles que les autres, parce qu’intiment liés sans nul doute à des intérêts généraux, pour ne pas dire au train-train quotidien des populations guinéennes. Qui parmi elles, à titre évocateur, ne serait pas sensible à la hausse vertigineuse du coût de la vie en ces moments de vaches maigrelettes? Qui, au sein de nos populations, pourrait-il prétendre que si le secteur de l’éducation est touché par une quelconque grève, il ne serait pas directement concerné ?
En dehors de la plateforme revendicative du mouvement syndical, il y a en outre lieu de prévenir un mécontentement plus étendu. Et ce ne sont pas les raisons qui pourraient manquer à cela. Délestages de plus en plus prononcés du courant électrique, insécurité galopante, cherté croissante de la vie, chômage chronique, crise politique aigüe, brouillage des ondes de certaines radios privées, coupures intempestives de la connexion internet, par ricochet des réseaux sociaux, mécontentement des sinistrés de la tragédie de Kaloum etc.
C’est autant dire que même en prêtant des oreilles attentives aux points cités dans la plateforme revendicative des centrales syndicales, il y a bien d’autres préoccupations urgentes auxquelles le Gouvernement du CNRD devra nécessairement trouver de justes réponses. Il y va sans doute de la sérénité et du calme nécessaires pour la bonne conduite de la transition.

Moussa Soumah