Négociations tripartites : le mouvement syndical demande la baisse drastique du coût des permis de conduire et la carte grise

Le vendredi 10 novembre 2023, les négociations tripartites entre gouvernement, patronat et mouvement syndical se sont poursuivies au département de l’Administration du Territoire et de Décentralisation. Après plusieurs heures de discussion, les négociations traînent toujours autour des 30 % proposés par le gouvernement qui est catégoriquement rejeté par les syndicalistes.

Au sortir de la salle, Abdoulaye Barry, porte-parole du mouvement syndical est revenu sur les détails de cette journée de négociation qui était axé sur le point 5, qui concerne la révision à la baisse des permis de conduire et la carte grise.

« Aujourd’hui les travailleurs commencent à souffrir à cause de ce contrôle qui est mis en place concernant les permis de conduire. Comment est-ce qu’on peut dire à un travailleur qui est misérablement payé, de payer le permis de conduire à hauteur de 1.260.000 fg ? Comment est-ce qu’un fonctionnaire qui est très mal payé, lui demande jusqu’à deux à trois millions, les cartes grises ? Donc nous avons demandé au gouvernement de revoir drastiquement à la baisse ce montant. Donc le gouvernement est d’accord pour qu’on essaie de négocier mais d’ici là, nous avons demandé aux représentants du gouvernement autour de la table, de surseoir à ce contrôle parce que beaucoup de travailleurs aujourd’hui sont fatigués par les policiers en venant au travail. Donc nous avons été très déçus, pour une petite question comme ça, notre partenaire encore aujourd’hui en la personne du président de la commission côté gouvernement, qui n’a pas vraiment accepté à ce qu’on suspende cela. Donc nous avons demandé à ce que nous nous retirions aujourd’hui », a expliqué Abdoulaye Barry.

De son côté, Ismaël Keita, vice-président du patronat guinéen estime qu’il y a eu beaucoup plus d’avancées positives entre les deux parties.

« Il y a eu des avancées significatives avec le patronat et le syndicat. Le syndicat a adhéré aux doléances du patronat, et le patronat tient à remercier cette bonne volonté du syndicat guinéen. Il est rassuré que nous ayons un syndicat qui pense à la paix sociale, qui pense aux travailleurs de notre pays, mais aussi qui pense que l’entreprise doit vivre pour que vivent les travailleurs. En ce qui concerne le côté gouvernemental, ils ont fourni beaucoup d’efforts. Nous sommes aujourd’hui à 30% d’augmentation et aussi, il y a beaucoup d’avantages dans beaucoup de secteurs. Je pense qu’aujourd’hui on peut dire qu’il y a des avancées. Donc de notre côté, le patronat est très satisfait aujourd’hui aux sorties de ces négociations et à l’espoir que nous allons aller vers les conclusions positives », soutient-il.

Aboubacar Kourouma, Secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique se dit rassurant sur l’évolution du débat et souhaite qu’une issue pourrait être trouvée très bientôt.

« On est pas loin de sortir la fumée blanche, parce que le gouvernement a donné plus de détails sur son offre qui ne se limite pas seulement qu’à 30%. Nos partenaires du mouvement syndical ont compris les détails qui ont été donnés. Ils ont revu leur revendication de 50%, avec laquelle ils sont venus le matin. Ils sont descendus à 40%. Nous n’avons fait que suspendre les négociations aujourd’hui. Nous allons continuer les discussions les jours à venir pour qu’on arrive à sortir la fumée blanche ».

S’agissant du contrôle des permis de conduire et des cartes grises, le représentant du gouvernement a rassuré que les mesures ont été prises pour le report du contrôle.
« Il y a un protocole qui a été signé entre le ministère des transports et les fédérations syndicales de ce département. Dans ce protocole d’accord, il y a des mesures qui ont été déjà prises, pour la baisse du coût de ce titre de transport. Il y a des mesures qui ont été prises pour le report du contrôle. Ce que nous avons dit à nos partenaires, c’est que, ces accords trouvés, doivent être considérés comme des acquis », a fait savoir Aboubacar Kourouma, Secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique.
Il faut noter que la rencontre a été renvoyée à une date ultérieure  pour la suite des discussions.

Aboubacar 2 Sylla