Victime de violences corporelles et de séquestration, Alpha Mamadou Baldé a comparu, ce mardi, 04 avril 2023, au tribunal de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, en son audience criminelle pour livrer sa part de vérité sur les événements survenus le 28 septembre à Conakry.

Présent au Stade du 28 septembre, selon la victime, aux environs de 10 heures pour répondre à l’appel des forces vives de la nation contre une éventuelle candidature de l’ex président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara, je me suis installé à la tribune et l’atmosphère, dit-il, était bon enfant.

« Quelques instants après, nous avons entendu des tirs à l’arme à feu, mon ami et moi sommes montés plus haut pour voir ce qui n’allait pas. À ce niveau, nous avons vu des militaires rentrer en tirant c’est ainsi nous sommes allés nous asseoir à côté des leaders pour être à l’abri de ces tirs », a affirmé Alpha Mamadou Baldé.

Vu que mêmes les leaders ne sont pas épargnés de la colère de ces militaires, selon lui, il a jugé opportun de se sauver. Dans ce sauve qui peut, dit-il, il a été intercepté par un militaire et mis dans un camion pour le Camp Alpha Yaya Diallo, quartier général de la junte, plus précisément aux services spéciaux du colonel Moussa Thiegro Camara.

« Arrivée au Camp Alpha Yaya Diallo, j’ai entendu un militaire dire monsieur le président, venez voir les ennemis du pouvoir, j’ai soulevé la tête pour voir, j’ai reçu un coup de cross, puis ils nous ont envoyés chez le colonel Moussa Thiegro Camara pour être enfermés », a-t-il déploré.

Dans les locaux des Services Spéciaux Anti-drogue, dit-il, nous avons été vraiment bastonnés par des militaires. Sur ces lieux, au-delà de la bastonnade dont nous avons fait l’objet, nous avons été rasés comme des bandits.

« Durant 3 jours, on n’a pas mangé, on n’a pas bu. Le 3ème jour, c’était un mercredi un gendarme est venu nous saluer après il est rentré. Le soir, il est revenu nous demander les numéros de nos familles respectives pour les informer que nous sommes au Camp Alpha Yaya Diallo. C’est ainsi il m’a passé son téléphone pour que je puisse rentrer en contact avec ma famille », a-t-il expliqué avant de regretter d’avoir perdu 4 dents suite aux bastonnades.

Selon Alpha Mamadou Baldé, après ces échanges téléphoniques, le lendemain, toutes les familles des victimes se sont dirigées aux services spéciaux où ils étaient détenus pour avoir des nouvelles de leurs maris et enfants.

« Vers 17 heures, ils nous ont conduits au PM3 où il y avait un monde fou. Et là, nous avons mangé et reçus des boubous pour nous vêtir. C’est là où mon frère a négocié pour me faire sortir de la prison », a-t-il précisé.

Il a par ailleurs réitéré qu’ils ont été victimes de traitement inhumain et dégradant.

AGP