Au-delà du contenu du communiqué relatif à la suspension de la participation de la Guinée à l’OMVS, le contenu du dernier Conseil des ministres et celui provenant un peu plus tard de la page Facebook du Président de la Transition attestent on ne peut plus clairement que la crise avec l’institution sous-régionale est plus profonde qu’elle ne paraissait…

De nouveaux griefs ou manquements reprochés à l’OMVS, c’est de cela qu’il pourrait s’agir finalement dans les derniers développements de la situation.

Lors de son rendez-vous tendant à devenir habituel avec la presse après la tenue ordinaire du Conseil des ministres, le porte-parole du Gouvernement, le ministre Ousmane Gaoual Diallo, en a en tout cas encore ressassé (lire le texte à la même page). Et dans cet ordre d’idée, un pan de son discours n’est certainement pas passé inaperçu. Que les choses soient précises. Officiellement, cela s’entend, la Guinée ne s’est pas encore retirée de l’OMVS. Il ne s’agit jusqu’à preuve du contraire que d’une suspension de sa participation. Qu’à cela ne tienne, lorsque le ministre Gaoual rapporte que le Président guinéen, le Colonel Mamadi Doumbouya, lors du Conseil des ministres du 20 juillet passé, « a instruit le Premier ministre et le ministre de l’Energie, de réfléchir à un redimensionnement du barrage conformément aux besoins de la Guinée ». Tout en ajoutant ceci : « Et que le barrage est déclaré d’utilité publique. Dans ce cas, il a instruit le Premier ministre et le ministre de l’Energie de rechercher des sources de financement pour que l’on puisse nous même conduire le projet pour répondre aux attentes exclusives de la Guinée ». Il est évident que sans claquer la porte, le Gouvernement guinéen, sous l’égide du Chef de l’Etat, entrevoit dorénavant d’obtenir autrement ce que la République de Guinée n’a pu obtenir de l’OMVS jusque maintenant. Quoi de plus légitime finalement !  Et comme pour corroborer ou attester les dires du ministre Ousmane Gaoual, le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, a lui-même choisi de réagir un peu plus tard sur sa page Facebook (lire sa réaction également à la même page).

Cependant qu’en y allant pratiquement en solo, les projets nourris par notre cher pays, dont la construction du barrage hydroélectrique, pourraient-ils mieux se porter ou avoir plus de chance d’aboutir dans les meilleurs délais ? La question vaut sans doute son pesant.

A priori, en choisissant de « redimensionner » à la taille de la Guinée, cela voudrait dire deux choses : soit pour réduire les portefeuilles financiers à la dimension de ses propres efforts, soit pour aller un peu plus vite en ne s’encombrant pas de lourdeurs susceptibles de provenir des autres.

En attendant d’y voir plus clair, par les canaux officiels bien entendu, nous pensons qu’il serait une erreur aujourd’hui dans la conception de tout mégaprojet tel notre barrage hydroélectrique en vue de ne pas se projeter dans l’avenir. Afin de rentabiliser ce barrage en termes de coûts financiers et entretiens, pourrait-on avoir d’autres choix que de pouvoir satisfaire à la fois ses propres besoins et ceux d’autres pays ? Les économistes sont sans doute mieux placés pour répondre à cette question. Sur laquelle nous reviendrons très probablement…

Moussa Soumah