L’information serait peut-être passée inaperçue si et seulement si elle n’avait pas trait à un grave danger qui nous guette depuis un certain temps. Tout au moins, depuis que le terrorisme s’est invité au Mali voisin et qu’il a fini par secouer à un moment donné plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine, dont la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

C’est bien pourquoi, s’agissant de notre cher pays, la Guinée, des dispositifs préventifs avaient été annoncés par le régime déchu du Professeur-président à un moment donné. Sont-ils devenus effectifs depuis ? C’est sans nul doute là une question à la fois judicieuse et pertinente que l’on est en mesure de se poser aujourd’hui. A la suite surtout de cette déclaration faite le 17 novembre 2023 à Conakry, en marge d’une rencontre entre le ministre de la Justice et les différentes juridictions du pays : « On a signalé des terroristes dans les zones comme Kankan, Mandiana et un peu vers la Forêt. En fait, c’est des zones de passage. Ils ne viennent pas pour rester, ils viennent juste, soit pour des activités dans les zones minières. Mais chez nous, ils ne sont pas menaçants. Ils viennent s’enrichir dans les mines », dixit le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum, Mamoudou Magassouba.

S’il s’agissait par hasard pour le magistrat d’alerter sur la capacité ou les compétences de la Justice guinéenne à connaitre dorénavant des dossiers relatifs au terrorisme, on pourrait penser qu’il n’y aura certainement pas lieu de trouver tant à y redire. Sauf qu’à s’y méprendre, il importe de vraiment se préoccuper de ce pan de ses propos tels quels rapportés par certains sites guinéens d’informations générales. « Mais chez nous, ils ne sont pas menaçants ».

En se fondant sur la signification même du mot terroriste, « qui sème la terreur », n’y a-t-il pas lieu de se demander ce que voudrait exactement entendre le Procureur par l’absence de menace chez un terroriste. Au cas où il s’agirait effectivement d’une cellule dormante de terroristes ou de terroristes en mal de repères, cela pourrait-il seulement justifier cette absence de menace à l’égard des localités guinéennes où ils auraient été aperçus ?

Bien d’autres questions tout aussi préoccupantes pourraient être posées à la suite de celles-ci. Comme pour en déduire finalement que ce n’est pas parce que le lion est endormi qu’il devient un agneau.

Combattre le terrorisme, et cela sous toutes ses formes, revient à notre sens à surtout faire dans la lutte préventive. Conséquemment dès qu’un soupçon de terrorisme se fait sentir, il y a tout de suite lieu de prendre la pleine mesure de la situation afin de pouvoir la garder totalement sous contrôle. Si les propos du Procureur sont avérés, il va de soi que notre pays n’a d’autre choix que de s’assurer entièrement et pleinement que la situation est effectivement sous contrôle.

La rédaction du 

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