Si le passé de notre cher pays, la Guinée, n’était fait que de gloire et de fierté en grande partie due à son accession glorieuse à la souveraineté internationale, il n’y aurait peut-être eu aucune raison d’en redire tout le temps. Sauf que depuis cette accession jusqu’à nos jours, les guinéens sont toujours en quête d’une liberté et d’une prospérité assez partagées.

Commençons par le régime révolutionnaire. Il a duré 26 longues années, marquées par de profondes atteintes aux droits de l’Homme. Et s’il a vraiment eu plus que les autres régimes à poser les embryons d’un décollage économique, l’image de la révolution sékoutouréenne n’a pour autant pas laissé que des souvenirs heureux chez de nombreux compatriotes. A sa chute en 1984, ce qu’il est resté du régime et qui pouvait servir à une relance plus ou moins heureuse a hélas été pratiquement bradé. « On a jeté le bébé avec l’eau de bain », ont fait remarquer d’autres.

Le régime militaire qui en a résulté sous l’appellation du Comité militaire de redressement national (CMRN) était dès lors mal parti pour relever les nombreux défis de liberté et de prospérité. Démocratiquement parlant, le régime du Général-président, aura finalement lui-aussi laissé des souvenirs très amers à de nombreux compatriotes. La confiscation du pouvoir, qui ne disait pas forcément son nom a duré 24 autres longues années.

Puis intervint dans la foulée des espoirs déçus un autre régime militaire, celui du CNDD du Capitaine Moussa Dadis Camara. Alors que d’aucuns voyaient en ce jeune Officier au début une image de rédempteur, son image sera définitivement écorchée par l’une des atteintes les plus graves à la dignité humaine lors du fameux massacre du 28 septembre 2009. Son successeur circonstanciel, le Général Sékouba Konaté, réussira tout de même pendant une année à rallumer la flamme de l’espoir. Le Professeur-président qui lui succédera l’entretiendra pendant quelque temps avant que, hélas, les vieux démons du désenchantement ne refassent surface.

L’aboutissement heureux ou malheureux, c’est selon, du coup d’Etat du 05 septembre viendra hélas comme pour rappeler aux guinéens qu’ils n’étaient toujours pas sortis d’affaire, s’agissant en tout de progrès durable et de bonheur suffisamment partagé.

Depuis, le pays est rapidement et progressivement retombé dans les mêmes travers, comme s’il était devenu évident que la fin des chants des cygnes, ce n’est peut-être plus forcement avec la nouvelle transition en cours.

En tout cas, après 65 ans d’accès à la souveraineté, la Guinée semble toujours à la poursuite d’un bonheur caressé et espéré. Et dans sa quête ou poursuite, les désillusions et désenchantements sont devenus trop nombreux. Au point de faire naître chez certains de nos compatriotes le doute permanent, et d’autres un désespoir assez prononcé.

Cependant que la lutte pour le bonheur et la prospérité est une lutte permanente, voire sans fin. Et il suffirait d’un profond déclic pour renverser le cours de l’histoire. Pour ce faire, en dépit de tous les gâchis survenus, de tous rendez-vous manqués, le CNRD du Colonel Mamadi Doumbouya a encore la possibilité d’en être le détonateur. Notre Guinée va toujours mal, il lui appartient de jouer positivement sa partition, toute sa partition pour réussir.

La rédaction du

journal Standard