Le mercredi 05 septembre consacrera l’An II de la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) du Colonel Mamadi Doumbouya. Evidemment que depuis cette autre date symbolique, beaucoup d’eau a coulé sous le pont enjambant le marigot politique guinéen. Sans vouloir se livrer à un quelconque bilan, en attendant bien sûr que qui de droit s’en acquitte, il y a tout de même lieu de dire qu’il y a eu des hauts et des bas dans la gestion d’une Transition donnée trop tôt sans doute pour être prometteuse.

Et même en partant du principe que cette Transition n’a commencé à être décomptée que le 1er janvier de cette année 2023, en accord avec l’Institution sous-régionale ouest-africaine, la CEDEAO, il importe de se poser de sérieuses questions par rapport à ce qui a pu être fait ou non sur le chemin de retour à l’ordre constitutionnel. Parce qu’à notre humble avis, c’est bien de cela qu’il devrait s’agir dès lors que les nouveaux hommes forts du pays ont très tôt annoncé qu’ils n’entendaient nullement s’éterniser au pouvoir. Et pourtant ! Lentement et sûrement, les jours, semaines et mois s’égrènent dans le décompte des 24 mois accordés à notre Transition.

Au point qu’ils sont nombreux aujourd’hui les acteurs politiques et membres de la Société civile qui redoutent sérieusement un glissement de calendrier. Certes, le patron de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, qui intervenait sur la radio privée ‘’Fim fm’’ à la suite du Premier ministre Bernard Goumou sur ‘’TV5 Monde’’, se voulait on ne peut rassurant. Cependant que les chiffres avancés par les deux hauts commis de l’Etat autour de la mobilisation des fonds nécessaires à la gestion de la Transition déjà mobilisés ont paru tellement divergents, que cela n’a pas manqué d’en rajouter à un certain pessimisme ambiant.

Qu’à cela ne tienne, il y a peut-être encore lieu d’accorder le bénéfice du doute au Colonel-président. Lequel, conviendrait-il de le rappeler, par l’entremise du ministre porte-parole du Gouvernement, a averti à un moment donné qu’il ne passerait pas un jour de plus au pouvoir après le délai officiellement imparti à la Transition. Dans ces conditions, que le CNRD veuille mettre l’occasion de son An II au pouvoir pour méditer ou festoyer, ce qui devrait le plus compter à notre avis, c’est l’heure du bilan définitif qui sonnera inéluctablement, dont ne sera essentiellement comptable que le seul Président de la Transition. Lequel a donc tout bonnement intérêt à ne pas tergiverser, comme il l’a du reste promis, quand il s’agit de défendre les intérêts de la Guinée et des Guinéens.

Il ne servirait certainement à rien de rappeler au Colonel Mamadi Doumbouya les motivations profondes qui les ont poussés à s’emparer des leviers du pouvoir le 5 septembre 2021. Pendant qu’ils y sont, à eux de nous éviter simplement la répétition de l’histoire. Surtout dans un environnement mondial loin d’être des plus propices.

In Standard 573