Moriba Camara de la brigade anti-criminalité numéro 1, était ce lundi 30 janvier 2023 à la barre du tribunal de première instance de Dixinn. Il est poursuivi pour meurtre sur la personne de Thierno Mamadou Diallo, ce jeune élève  tué par balle, dans un cyber à Hamdallaye, lors de la manifestation contre la hausse du prix du carburant au mois de juin 2022 alors qu’il devait affronter le BEPC. Faits poursuivis et punis par l’article 206 du code pénal. Il est poursuivi donc par Issiaga Diallo, juriste, grand frère de la victime .

A la barre, l’accusé a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Selon lui, ce n’est pas lui qui a tué ce jeune, mais cependant il  reconnaît avoir fait des tirs de sommation au niveau de Prince.

« Je travaille à la bac numéro 1. On a une mission, on commence la patrouille chaque jour,  de 18h jusqu’à 06h du matin. On se retrouve au carrefour Bambeto.C’était un mercredi le 1er juin 2022, on était arrêté à la station de Bambeto. Moi adjudant-chef Moriba j’étais là, il y avait adjudant-chef Mamadou Yero Barry, chef de mission, il y avait le brigadier-chef Moustapha Camara, margis chef Naby Laye Camara adjoint du chef de mission. Il y avait le lieutenant-colonel Pierre Lamah.  Maintenant, on a reçu une information en disant que les enfants ont barricadé la route vers la galerie Marifala, on a fait remonter l’information.  On nous a dit d’aller. Arrivés, les enfants ont commencé à jeter des pierres. On a fait des tirs de sommation,  les enfants se sont dispersés. On a dégagé tout sur la route. On a encore  remonté l’information pour dire qu’on a réussi à enlever la première barricade. Notre hiérarchie nous a dit de continuer sur le terrain. Au niveau de Prince, on trouvé un groupe de manifestants qui étaient armés de pierres, ils avaient des machettes, des lance-pierres. Avant même qu’on ne réagisse, ils ont commencé à nous cogner. On a appelé la hiérarchie, ils ne nous ont pas autorisés à quitter les lieux. On a nous promis qu’ils vont nous envoyer un renfort. Les manifestants ont jeté des projectiles, j’en ai même reçu au niveau du pied.(…) J’ai vu la foule venir vers nous. J’ai vu un monsieur qui venait vers moi, il avait une machette. Je me suis senti en danger comme j’avais une arme PMK, j’ai fait deux tirs de sommation en l’air. Ils se sont dispersés, on a profité pour quitter. Maintenant on descendait à Hamdallaye, vers chez le commissaire Socrates.  Il y avait des pick-ups de la gendarmerie qui étaient garés là. On est venu garer à côté d’eux. On a vu un autre renfort qui quittait vers Bembeto. Ils ont fait des tirs de sommation et des tirs de gaz lacrymogènes. Notre véhicule était stationné vers les deux pick-ups. Quand ils ont fini de dégager la route. Notre hiérarchie nous a appelés de venir vers Hamdallaye et de mettre une base là-bas », a-t-il lancé en premier.

Poursuivant, il a aussi soutenu que s’il fait des tirs de sommation, c’est parce qu’il aurait reçu des ordres venant de sa hiérarchie. Tout en signifiant aussi qu’il n’était pas le seul à avoir un PMK.  « Je suis un musulman, je ne peux pas avoir peur de ce tribunal et oser le Bon Dieu. Je peux mourir demain et le trouver (Thierno Mamadou Diallo) là-bas. Je suis même tranquille dans la tête parce que je sais que je n’ai rien fait. Vous avez les moyens pour reconnaître les assassins. Donc ce n’est pas moi. Je reconnais que j’ai fait des tirs dans un coin qu’on appelle Prince mais c’est pas à Hamdallaye. Et j’ai fait deux tirs de sommation en l’air. Si j’avais tiré par terre j’allais tuer beaucoup de personnes. Moi je travaille à la brigade anti-criminalité.  En ce qui concerne les maintiens d’ordre, c’est les CMIS qui sont chargés.

Ce jour, nos balles étaient comptées, on avait 6 balles chacun. Les premiers tirs de sommation qu’on a faits, on a dégagé la route. Il m’est resté 2 balles et quand on est arrivé là où on appel le Prince c’est là-bas j’ai tiré les deux autres balles en l’air. Si vous prenez l’arme PMAK que je detenais ce jour,toutes les BAC qui sont sorties ce jour avaient les mêmes munitions. Je jure je ne connais pas là où le corps du jeune a été retrouvé, on m’a dit qu’il a trouvé la mort dans un cyber. J’étais dans un pick-up, ce cyber il est à gauche ou à droite je ne sais pas. Au niveau de Prince, je reconnais avoir fait des tirs de sommation mais si je ne le faisais pas je ne serai pas là aujourd’hui. Notre groupe n’a pas des armes conventionnelles, on travaille avec les PMK. C’est notre hiérarchie qui nous a dit de tirer. On a des Talkie-walkie. Avant de faire quoique ce soit, on communique avec nos chefs et ce sont eux qui nous ordonnent.

Moi personnellement, je n’ai pas de Talkie-walkie mais c’est notre chef de mission adjudant-chef Mamadou Yero Barry qui avait le Talkie-walkie. C’est lui qui nous a demandé de tirer parce que c’est lui avait le Talkie-walkie. », a-t-il indiqué.

Au moment où nous publions cet article, l’accusé était toujours à la barre. Nous y reviendrons.

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