A la barre du tribunal criminel de Dixinn ce mardi 7 février, le militaire radié, l’adjudant Paul Mansa Guilavogui continue de donner sa version des faits pour lesquels il comparait par devant cette juridiction.

C’est en 2015 qu’il a été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry, pour des faits de non-assistance à personne en danger, coups et blessures volontaires, tortures, séquestration et injures.

Dans son exposé préliminaire, cet ancien militaire des rangers a affirmé qu’au moment de la commission du massacre du 28 septembre, qu’il« était à Kankan ».

« Après ma formation de cours communes de bases, j’ai été affecté à Kankan, c’est mon unité d’origine. Je n’ai d’acte d’affectation au camp Makambo. Je suis venu à Conakry pour des soins après un accident. C’est après cela, par le canal de mon ami Alhassane qui était au camp Makambo, que j’ai commencé à travailler là-bas. J’étais posté à la porte »,a-t-il relaté.

Poursuivant, cet accusé qui jure« qu’il ne connait rien des évènements du 28 septembre» soutient que « le 28 septembre 2009 ne l’a pas trouvé à Conakry car il était allé à Kankan pour percevoir sa solde »avant de revenir le 2 octobre de la même année. C’est trois jours plus tard qu’il s’est« présenté au camp Makambo ».

Cet autre accusé affirme et tient mordicus qu’il« y a bien eu des sévices corporels contre des citoyens »qu’on déportait au camp Makambo suite aux évènements du 28 septembre 2009. Cependant, il met ces pratiques au compte du commandant Bégré, en affirmant qu’il n’a nullement pris part à ces actes de torture.« Je n’étais qu’un simple subordonné posté à la porte, je ne recevais que des ordres. On me disait vient ici, vas là-bas. Déplace ceci, ramène ceci ; je n’avais aucun pouvoir », a-t-il lancé.

Paul Mansa Guilavogui qui répond en ce moment aux questions du ministre public, continue de rejeter les propos figurant dans le procès-verbal de son interrogatoire par le juge Diawara. Il soutient qu’il n’a jamais été auditionné au sujet de cette affaire.

« Tout ce qui est dit là-bas (procès verbal d’audition, ndlr), c’est Diawara (juge d’audition, ndlr) qui citait des noms et me demandait si je les connais. (…). C’est le colonel Tiégboro qui m’a interrogé et là-bas, j’ai été torturé. C’est tout dernièrement que le juge Diawara m’a interrogé »,a-t-il dit.

Chez le juge d’instruction Diawara, Paul Mansa reconnait qu’il n’a pas été torturé. Cependant, l’accusé soutient qu’on ne l’a pas fait lecture du procès-verbal rédigé par le juge Diawara avant de signer. D’ailleurs, soutient-il,« la signature sur le procès-verbal d’audition »,n’est pas sa signature.

« Ce n’est pas ma signature, je ne signe pas comme cela »,soutient-il.

Par ailleurs, Paul Mansa Diawara affirme que quand il partait au camp Makambo,« c’est le président (Dadis, ndlr) qui était le commandant du régiment ».C’est lui, a-t-il poursuivi, qui avait nommé le commandant Bégré à la tête du camp Makambo.

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