Faut-il en rire ou pleurer ? Je crois qu’il faut verser de chaudes larmes. Qu’il faut pleurer pour un Président plutôt perméable aux conseils, mais qui a le malheur de s’être entouré par des cadres supposés, incompétents et méprisants. Il s’agit du Général Amara Camara, secrétaire Général à la Présidence et de Djiba Diakité Directeur de cabinet.

Sous les tropiques ou cela est un mode fonctionnement, on est prêt à tout pour la faire boucler à ceux qui trempent leurs doigts dans une telle gangrène dans le but de réveiller la conscience du chef, à l’effet de l’amener à opérer les indispensables corrections.

Il a ainsi fallu, justement dans cette logique, une publication sur notre média, intitulée : « Général Amara Camara et Djiba Diakité, c’est le mépris mêlé à un peu d’incompétence, dommageable à la réussite de leur patron », pour provoquer les délires des ploucs, ces véritables pitbulls sur les réseaux sociaux. Faut-il pour autant se taire ? Certainement pas !

En effet, je me dois de rectifier des approximations qui ont été intentionnellement glissées dans le fameux droit de réponse rédigé par je ne sais qui. Un droit de réponse qui n’est en tout cas pas passé par les canaux sérieux. Une réponse qui a fait abstraction des vraies réponses à un problème et à une préoccupation pourtant évidents. Je veux nommer la réaction de la DCI ou plutôt d’un certain Robert Faya. Sans doute, un prête-nom.

Un article abondamment distillé dans la presse aux fins sûrement de propagande. Une dissémination en totale contradiction avec le principe qui veut que, le droit de réponse ne soit publié que par le média qui a publié le papier l’ayant suscité. Peu importe, quand on nourrit des obsessions.

Je me réserve de mener un débat puéril sur le jugement fait par le signataire de ce qui est abusivement appelé droit de réponse, sur le professionnalisme du journaliste qui a suscité cette réaction.
Je le renvoie à ce paragraphe de Robert Maltais, un éminent journaliste canadien, qui écrit dans son livre que « le journalisme agit à la fois comme miroir social et moteur de changement de la société, par ses analyses de l’actualité et ses prises de position publiques dans une multitude de textes d’opinion diversifiés ». Je crois avoir été conforme à cette lumière avec ma publication.
L’écrivain ajoute plus loin dans le même livre que « le journaliste ne doit pas faire preuve d’angélisme, car bien des périls guettent la pratique de ce métier ». Face à la médiocrité, je ferai l’effort de ne pas tomber dans ce travers.

En résumé, je peux bien, étant journaliste, surtout quand les sources d’informations, n’ayant aucun sens du service public, fonctionnent selon leurs humeurs, comme c’est le cas avec ces deux cadres présumés, faire des analyses et prendre position suivant des textes d’opinion.

Mais en réalité, quelles prouesses voulez-vous nous vendre de la part de ces cadres ?

Quand le Président annonce constamment, en public, avec beaucoup de regrets, que ses instructions ne sont pas suivies d’application et qu’on dise que le secrétaire général qui a cette prérogative est le meilleur au monde, relève de la diversion.

Quand le Directeur de cabinet, perçu dans l’opinion comme étant le Monsieur Mine de la Présidence, dit-on incompétent à accomplir ses tâches que lui reconnaissent la loi, décide d’arrêter un projet aussi important que le Simandou, dont le redémarrage reste encore incertain, au-delà de la propagande, à quoi cela renvoie-t-il ?

Puis, quand le même cadre ne peut pas convaincre le chef de l’Etat de recevoir le PDG de Rio Tinto, qui a récemment visité notre pays dans lequel sa société est en train d’investir des milliards de dollars, et qu’on dise que ce cadre est un génie, c’est encore de la diversion.

Je réitère, eu égard ces manquements relevés, que ces deux grands cadres constituent un frein pour la réussite de la transition de par leur niveau questionnable et leur appréciation tronquée des grands sujets d’enjeu national. Alors, le chef de l’Etat qui manifeste à maintes occasions la volonté d’avancer, sans toujours y parvenir, doit se résoudre à épurer autour de lui pour ne pas demeurer la cible d’une opinion mécontente, à juste raison.

Pour terminer, je veux rappeler que Djiba Diakité qui accomplissait, parait-il, les petits services en France et l’autre, Général Amara, qui était un simple Directeur d’école militaire, catapulté là par la volonté d’un de ses bienfaiteurs qu’il a aujourd’hui abandonné dans la gueule du malheur, exercent aujourd’hui, par le fait du hasard, une fonction publique, accomplissent un service public et ne devraient pas, en conséquence, faire le tri des personnes auxquelles ils rendent ce service public.

C’est tout ce qu’on leur demande et non des faveurs personnelles indues.
Je promets que je ne vais pas lâcher les baskets tant que ça ne sent pas bon.

Mognouma Cissé