FILE - Senegal's President Macky Sall speaks during a plenary session at the COP28 U.N. Climate Summit, Friday, Dec. 1, 2023, in Dubai, United Arab Emirates. Senegalese President Macky Sall on Saturday, Feb. 3, 2024, postponed presidential elections scheduled for Feb. 25, citing controversies over the disqualification of some candidates and allegations of corruption in election-related cases. (AP Photo/Rafiq Maqbool, File)

Le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé jeudi le décret signé par le président Macky Sall pour le report au 15 décembre de l’élection présidentielle, estimant que ces mesures étaient inconstitutionnelles.

L’instance a déclaré « contraire à la Constitution » la loi repoussant de dix mois le scrutin prévu le 25 février et le maintien du président Macky Sall à son poste au-delà du terme de son mandat.

« Avec cette décision, on montre que l’équité est normale. Je ne m’attendais pas à cela, je pensais que le Conseil constitutionnel allait suivre la voie du président mais avec cette nouvelle, je pense vraiment qu’il y a une justice« , déclare Mahoumoudou Ndiaye, un habitant de Dakar.

« Je pense simplement que le conseil a fait son rôle, son devoir est de montrer aux Sénégalais qu’il est là. Chacun son rôle, le président a son rôle, mais d’un côté, il a un peu dépassé les limites« , explique Lamine Sambou, un photographe sénégalais.

Compte tenu des retards, le Conseil constate « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » et « invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ».

« Le Conseil constitutionnel a ouvert une brèche, maintenant il faut une concertation pour avoir une élection libre et inclusive, il faut bien discuter et organiser les élections« , informe Abdoulaye Sissoko, un enseignant.

Annoncé par le président Macky Sall le 3 février, le report avait créé un séisme politique dans un pays où les échéances présidentielles ont toujours été respectées depuis l’indépendance, en 1960.