Le président Emmerson Mnangagwa a été critiqué lundi pour avoir nommé son fils, David Kudakwashe Mnangagwa, au poste de vice-ministre des Finances dans un nouveau cabinet après sa réélection.

Cette décision a suscité des inquiétudes quant au népotisme au sein du gouvernement.

David Mnangagwa, 34 ans, sera adjoint du ministre des Finances Mthuli Ncube, tandis que le neveu du président, Tongai Mafidhi Mnangagwa, a également été nommé vice-ministre du tourisme et de l’hôtellerie. Cette décision fait partie du cabinet nouvellement constitué composé de 26 ministères, ont rapporté les médias locaux.

Fadzayi Mahere, député de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a critiqué le cabinet du président Mnangagwa, le qualifiant d’« indéfendable ». Elle a souligné ses préoccupations concernant la légitimité, la corruption, la violence, le népotisme, l’incompétence et les problèmes éthiques au sein du gouvernement.

Dans une autre décision qui a fait sourciller, le président Mnangagwa a nommé un couple mari et femme, Christopher et Monica Mutsvangwa, comme ministres. Christopher Mutsvangwa dirigera le nouveau ministère des Anciens Combattants de Libération, tandis que Monica Mutsvangwa sera la nouvelle ministre de la Femme et des PME.

David Mnangagwa, récemment diplômé en droit de l’Université du Zimbabwe, est entré au Parlement grâce au système de quotas de jeunes sur la liste du parti Zanu PF de la province des Midlands. Il fait partie de la vingtaine d’enfants signalés par le président Mnangagwa.

Tongai Mnangagwa est le député du Zanu PF pour la circonscription de Hunyani. Son défunt père, David Mnangagwa, était le frère cadet du président Mnangagwa.

Les rapports suggèrent que le président Mnangagwa envisage également de confier un rôle officiel au sein de son bureau à un autre de ses fils, Emmerson Junior. Des sources indiquent qu’Emmerson Junior a déjà participé aux réunions du président avec des investisseurs étrangers et qu’il est prévu d’officialiser son rôle, éventuellement en tant que conseiller ou directeur.

Cette controverse fait suite à la réélection du président Mnangagwa, sur fond de allégations d’irrégularités électorales de l’opposition. Les critiques affirment que ses actions contribuent à une perception de politique dynastique en Afrique, suivant les traces d’autres dirigeants qui ont nommé des membres de leur famille à des postes gouvernementaux clés.

Au Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou-Nguesso a nommé son fils Denis-Christel au poste de ministre, alimentant les spéculations sur une succession dynastique.

Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, a nommé son fils, Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président, tandis qu’au Gabon, le président Ali Bongo Ondimba a succédé à son père Omar Bongo, qui a gouverné pendant des décennies.

Le président rwandais Paul Kagame a nommé sa fille, Ange Kagame, à un rôle clé au sein de son bureau, ajoutant ainsi au débat sur les dynasties politiques du continent.

AFP