Deux officiers de l’immigration ont été blessés et un autre tué à Bawku la semaine dernière dans une attaque dont les motivations n’ont pas été précisées. Le gouvernement a indiqué « continuer à surveiller la situation ».

Une attaque meurtrière près de la frontière ghanéenne avec le Burkina Faso, un officier de l’immigration tué et deux autres blessés… Il n’en fallait pas plus pour que le Ghana annonce l’envoi de 1 000 soldats à Bawku, dans le Nord-Est. Au vu de l’intensification des menaces autour de la frontière, « nous continuons à surveiller la situation pour adapter notre stratégie si nécessaire », a indiqué le 11 avril au soir un porte-parole du gouvernement ghanéen, Palgrave Boakye-Danquah.

Le service d’immigration ghanéen n’a pas spécifié les motivations de l’attaque, survenue la semaine dernière, mais a précisé que les trois victimes n’étaient pas en service quand un individu a ouvert le feu sur leur véhicule à l’extérieur du commissariat de police.

Conflit de chefferies et Djihadistes

Le gouvernement tient à s’assurer que la violence jihadiste ne viendra pas s’ajouter au conflit de chefferies en cours à Bawku, a-t-il souligné, sans préciser si l’attaque de la semaine dernière avait des liens avec l’extrémisme violent. Jusqu’à présent, le Ghana a été épargné par les violences imputées aux jihadistes, à l’inverse du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire ou encore du Burkina Faso, dont ceux-ci contrôlent près de 40 % du territoire.

Le Ghana encourage notamment l’initiative d’Accra, qui vise à renforcer la coopération en matière de sécurité et le partage de renseignements entre les pays du golfe de Guinée et ceux du Sahel. Le retrait des troupes françaises du Mali, face à l’hostilité croissante et aux différends avec la junte au pouvoir à Bamako, a recentré les Occidentaux sur l’aide aux pays du golfe de Guinée, pour éviter une contagion jihadiste vers le sud.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, en visite au Ghana à la fin de mars dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis en Afrique, a promis 100 millions de dollars sur dix ans pour renforcer la résilience des régions côtières d’Afrique de l’Ouest.