Contrairement aux années précédentes, les couturiers sont confrontés à d’énormes difficultés quotidiennes dues au manque d’électricité, qui les empêche de travailler efficacement. Face à cette situation, notre reporter est allé à la rencontre de certains maîtres couturiers pour nous expliquer leurs difficultés à l’approche de la fête.

 » Nous travaillons difficilement à cause du manque de courant »


Ousmane Camara, maître tailleur dans un atelier de couture à Gbessia, raconte les difficultés qu’il rencontre à l’approche de la fête de Ramadan :

« Par rapport à l’approche de la fête de Ramadan, nous travaillons difficilement à cause du manque de courant. Nous passons toute la journée dans nos ateliers sans électricité, et nous devons négocier l’utilisation de groupes électrogènes pour pouvoir travailler correctement. »

Il ajoute : « Imaginez la quantité de carburant que nous utilisons pour faire fonctionner les générateurs toute la journée en attendant le retour du courant. Nous devons travailler principalement la nuit lorsque l’électricité est disponible, car c’est là que nous pouvons être plus productifs. »

Selon Maître Ousmane Camara, tous les revenus sont désormais consacrés à l’achat de carburant pour les générateurs électriques :

« Tout l’argent que nous gagnons est investi dans l’achat de carburant pour les générateurs afin de pouvoir travailler. En tant que pères de famille, nous sommes grandement affectés par ces coupures de courant. »

Il lance un appel aux autorités de la transition pour qu’elles viennent en aide aux artisans en ce mois saint de Ramadan:

« Nous lançons un appel aux nouvelles autorités pour qu’elles nous aident à obtenir un approvisionnement électrique stable. Nous ne pouvons rien faire avec ces coupures de courant. Nous avons des vêtements en cours de broderie et sans électricité, nous ne pouvons pas les terminer. Nous souffrons énormément dans nos ateliers. »

 » Sous le régime d’Alpha Condé, nous étions habitués à travailler 24 heures sur 24 sans avoir besoin de générateurs »


Maître Ibrahima Sory Sylla partage également ses difficultés :

« Nous rencontrons de nombreuses difficultés à l’approche de la fête de Ramadan. Alors qu’auparavant, nous avions beaucoup de travail et même parfois nous devions refuser des commandes, cette année, certains couturiers n’ont même pas de travail en raison du manque d’électricité. »

Il ajoute : « Sous le régime d’Alpha Condé, nous étions habitués à travailler 24 heures sur 24 sans avoir besoin de générateurs. Depuis le coup d’État du 5 septembre, rien ne va plus. Nous souffrons énormément en raison de ces coupures de courant, et nous sommes à une semaine de la fête avec des commandes que nous ne pouvons même pas honorer faute d’électricité. »

Il appelle également les nouvelles autorités à intervenir pour résoudre les problèmes de coupures de courant :

 » Tous nos problèmes sont liés à l’électricité. Nous demandons aux nouvelles autorités de nous venir en aide pour résoudre ces coupures de courant, et nous sollicitons également le soutien des ONG pour obtenir des contrats avec elles. »

Ousmane Yattara
611431252