Juan Branco, l’avocat de l’opposant Ousmane Sonko, était recherché par les autorités sénégalaises. Il avait été arrêté samedi en Mauritanie

Juan Branco, qui a été inculpé et écroué dimanche matin à Dakar après avoir été arrêté en Mauritanie voisine, a été libéré ce lundi, a annoncé l’un de ses avocats sur Twitter. « Juan Branco vient d’être libéré sous contrôle judiciaire, avec un ordre d’expulsion vers la France », a indiqué Robin Binsard. « C’est un immense soulagement », ajoute-t-il.

« Il a été extrait de prison ce matin et présenté au juge qui lui a signifié son placement sous contrôle judiciaire », ont encore déclaré à l’AFP Mes Robin Binsard et Yassine Bouzrou. « Il est dans un poste de police en vue d’être conduit à l’aéroport. Il est épuisé mais soulagé d’être remis en liberté », a ajouté Me Binsard. L’information a été confirmée par une source haut placée du ministère de la Justice.

L’avocat franco-espagnol était en détention dans une prison du centre de Dakar. Me Branco s’est fait un nom au Sénégal en prenant part à la défense d’Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice qui a donné lieu à plusieurs épisodes de violences meurtrières.

Inculpé pour attentat, complot…

L’avocat franco-espagnol a particulièrement suscité l’attention en annonçant une plainte en France et une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président Macky Sall pour « crimes contre l’humanité » en juin, alors que le pays venait de connaître ses pires troubles depuis des années. Il était visé depuis mi-juillet par une enquête de la justice sénégalaise qui a annoncé la délivrance d’un mandat d’arrêt.

Après son entrée subreptice sur le territoire du Sénégal, où il est apparu aux côtés des avocats sénégalais de Sonko le 30 juillet, Me Branco a été arrêté en Mauritanie après plusieurs jours de recherches, et remis aux autorités sénégalaises.

Le juge l’a inculpé pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, ont dit Me Ciré Clédor Ly ainsi que les avocats parisiens de Me Branco. Plus tard dimanche, de nouvelles charges, de séjour irrégulier et d’outrage à magistrat, lui ont été signifiées, ont rapporté ses avocats parisiens, Mes Robin Binsard, Luc Brossollet et François Gibault.

Avec sudouest.fr