Depuis l’arrivée du Pr Alpha Condé au pouvoir, beaucoup de jeunes militants du principal parti de l’opposition ont fui le pays et d’autres sont morts par les persécutions et des séquestrations des militaires lors des manifestations. L’arrivée Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) au pouvoir, le 05 Septembre 2021 à la tête le Colonel Mamady Doumbouya par un coup d’état a suscité beaucoup d’espoir et un ouf de soulagement aux militants de l’opposition et surtout ceux de l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa qui étaient séquestrés depuis plus de 11 ans par le régime du président déchu Alpha Condé.

Le nouveau régime de Mamadi Doumbouya a promis de rompre avec les anciennes pratiques et que la justice sera la boussole de la transition. En moins d’une année ses actes témoignent de son discours initial. L’espoir qu’il a suscité au sein de la population Guinéenne, s’est transformé en désespoir total.
Pour barrer la route à la junte qui commence à prouver sa volonté de vouloir nous imposer une longue transition et de s’éterniser au pouvoir en violation flagrante de la charte de la transition, les forces vives ont décidé d’organiser une manifestation.  Face à cette lutte du retour rapide à l’ordre constitutionnel, une militante engagée des forces vives de Guinée nommée Mamadou Ramata Diallo est portée disparue depuis son arrestation par les forces de l’ordre.
Quelques jours après sa disparition, son voisin Thierno Amadou Diallo a relaté les faits dont cette militante a survécu avant sa disparition.
Dans son intervention, Thierno Amadou Diallo, a tout d’abord affirmé que depuis l’interdiction des manifestations et la restriction des droits de la liberté d’expression, Mamadou Ramata Diallo faisait régulièrement du porte à porte pour sensibiliser et alerter les jeunes, ainsi que la majorité silencieuse sur les risques d’une nouvelle dictature militaire avec une longue transition. C’est ainsi que les Forces vives de Guinée ont décidé d’organiser une manifestation pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Revenant sur les faits qui ont causé son exil hors du pays ou à une destination inconnue.
« Le jeudi 20 octobre 2022, qui a été la première manifestation depuis la venue au pouvoir de la junte, elle a mobilisée tous les jeunes militants au sein du (FNDC) soutenu par UFDG, d’organiser une manifestation pacifique pour dénoncer la gestion unilatérale de la transition, le manque de dialogue inclusif et la confiscation des droits et libertés du peuple. Des affrontements ont opposé des jeunes manifestants aux forces de sécurité qui étaient déployées en grand nombre sur les différents axes de la capitale et surtout dans des quartiers acquis à l’opposition », a-t-il dit.

Allant dans le même sens, il explique ceci:  » Le lendemain 21 Octobre 2022, le chef de Quartier a fait venir nuitamment des gendarmes chez elle pour l’arrêter. Les jeunes du quartier se sont opposés et des affrontements ont éclaté. Dans ces échauffourées, un jeune a reçu une balle et il est mort. Ce soir, leur maison a été vandalisée et saccagée. Elle a été finalement arrêtée avec son mari et ils ont été conduite à l’escadron de Hamdallaye où elle a été auditionné et reconnu comme récidiviste, mon procès-verbal a été dressé où des lourdes charges (appel à l’insurrection, détention d’armes, destruction des biens publics et privés, troubles à L’ordre public) ont été portées contre elle. Elle a été transférée sous mandat de dépôt à la prison de la Maison Centrale où je lui ai rendu visite, c’est de là-bas que j’ai été informé que son mari, il a été déporté discrètement au camp militaire de Sonronkoni situé à Kankan à 600 KM de Conakry », a-t-il expliqué.
En outre, il a dénoncé les tortures atroces et inhumaines que cette dame subissait en prison. « Quand je lui rendais visite je n’y croyais pas si elle allait sortir vivante dans sa cellule. Elle subissait toutes sortes de torture », a-t-il dénoncé.

Pour sauver sa vie et éviter qu’ elle ne meurt dans cette prison, il a fallu que son oncle utilise ses relations pour la faire évader de cette prison moyennant une somme d’argent pour corrompre l’un des membres influents de la garde pénitentiaire mais qui a exigé son départ sans délai du pays. Le 15 Février 2023, elle s’évade de la prison.
Pour sauver sa vie et la vie de sa famille, elle a décidé de quitter le pays pour aller à une destination inconnue.
Il faut rappeler que toute la famille s’inquiète du sort de cette dame militante engagée si elle est vivante ou morte.

Bolokada Sano