Nos ‘’éléphanteaux’’, dans leur version basketball, viennent de monter sur le toit de l’Afrique à Monastir en Tunisie, en remportant de fort belle manière le trophée des moins de 16 ans. En faisant d’une pierre deux sacrés coups, ils sont pour la même occasion d’ores et déjà qualifiés pour le prochain mondial de leur catégorie. Que ces exploits leur valent tant de félicitations, à commencer par celles du Colonel-président, Président de la Transition, quoi somme toute de normal ! Comme dans toute discipline de haut niveau, le plus dur n’était peut-être pas d’en arriver là, mais bien de pouvoir s’y maintenir. Et à ce niveau, à moins d’amorcer une révolution sportive dans le cas d’espèce, il ne faudrait sans doute pas trop rêver.

De tous les pays ayant pris part au tournoi tunisien, seul le nôtre ne disposerait pas d’un palais des sports dignes du nom. Ce qui a dû conduire certains détracteurs, à défaut d’être de notoires pessimistes, à assimiler la victoire de nos jeunes basketteurs à un ‘’accident de parcours’’.

Dans notre euphorie habituelle, il faut espérer que cela ne devienne point du tout le cas. Surtout après l’immense honneur que viennent de faire ces jeunes à leur pays en hissant très haut son drapeau. Evidemment que cela ne nous est beaucoup pas arrivé. Hormis nos compétiteurs de pétanque qui nous ont, semble-t-il, apporté un trophée continental du temps du Général-président, ils sont nombreux les tournois auxquels ont participé les nôtres, mais qui en sont revenus le plus souvent bredouilles.

Cela est surtout vrai dans le domaine du sport-roi, en l’occurrence le football. Beaucoup de moyens, même s’ils s’avèrent limités par rapport à ce qu’y injectent des pays-voisins, ont souvent été déployés, mais à chaque fois pratiquement pour de maigres résultats.

Nous ne le répéterons jamais assez, pour que la donne puisse radicalement et positivement changer, il conviendrait de se donner de réelles chances de parvenir à l’accomplissement de nos objectifs majeurs. Plus seulement dans une seule discipline comme le football, mais aussi dans toutes les autres.

Etant donné que les problématiques majeures restent pratiquement les mêmes, pour les résorber en ces temps de « rectifications institutionnelles », il faudrait naturellement de nouvelles approches, grosso modo une politique qui convienne aux impératifs des moments. Le ton pourrait, pourquoi ne pas, être donné avec nos jeunes basketteurs. Lesquels avec très peu de moyens, sont tout de même parvenus au sacre final.

Certes, l’amour de la patrie et l’esprit de sacrifice y ont été pour beaucoup. Mais cela ne devrait pas conduire à croire que ces seules armes suffiraient à soulever tout le temps des montagnes. Dans les hautes compétitions sportives d’aujourd’hui, le hasard et la chance n’ont pratiquement que très peu de place. Comme nous enseigne un célèbre adage,  « qui voyage loin, ménage sa monture ».

En plus donc de féliciter, congratuler, honorer, récompenser nos jeunes compatriotes, il faudrait absolument les aider à progresser davantage, à se maintenir au plus haut niveau. Rien ne sert de se leurrer, la prochaine compétition de leur catégorie au niveau mondial, ce sera absolument un tout autre défi à relever. Ce n’est pas que nous doutions de leurs talents, mais il faudrait les aiguiser, les y préparer. Et le plus tôt sera le mieux. Cela dit, nous disons « bravo aux jeunes basketteurs guinéens. Vous méritez amplement que la Guinée entière fête votre exploit ».

In Standard 568