Parmi les victimes du récent séisme en Afghanistan affichant des blessures graves, deux tiers sont des femmes et des enfants, a déclaré lundi le chef de l’intervention d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays.

À la recherche de survivants, des villageois et volontaires continuent désespérément lundi 9 octobre à déblayer les décombres des habitations détruites par le puissant séisme qui a tué plus de 2 400 personnes dans l’ouest de l’Afghanistan. Des victimes, qui sont majoritairement des femmes et des enfants, alerte le chef de l’intervention d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays.

Le tremblement de terre qui a frappé samedi le pays a fait plus de 2 400 morts et plus de 2 000 blessées, selon les Taliban au pouvoir. Il s’agit d’un des séismes les plus meurtriers cette année, après ceux en Turquie et en Syrie qui ont fait plus de 50 000 morts.

« Le tremblement de terre s’est produit vers 11 heures du matin, alors que les hommes étaient hors des maisons, donc la majorité des blessés et des morts sont des femmes et des enfants qui se trouvaient à l’intérieur des maisons à ce moment-là », a déclaré le Docteur Alaa Abouzeid de l’OMS à Reuters dans un entretien vidéo.

« Les deux tiers des personnes gravement blessées admises à l’hôpital que j’ai vu hier sont des enfants et des femmes », a-t-il ajouté, faisant référence à la ville de Hérat dans laquelle il s’est rendu à la suite du tremblement de terre. Il s’est dit « dévasté » de voir le nombre d’enfants hospitalisés dans un état critique.

Les fouilles se poursuivent

En parallèle, des camions remplis de nourriture, d’eau et de couvertures ont atteint lundi les villages isolés, à environ 30 kilomètres au nord-ouest de la ville de Hérat, les plus sévèrement touchés par le séisme de magnitude 6,3 et les huit fortes répliques qui ont frappé samedi la région. Des volontaires en sortent, munis de pioches et pelles, encore animés par le mince espoir de pouvoir sauver quelqu’un.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé que 11 000 personnes venant de 1 655 familles avaient été affectées par le séisme et ses répliques. Et l’ONU a indiqué que « 100 % des maisons » dans 11 villages étaient entièrement détruites. .

Les Talibans, qui ont repris le pouvoir en août 2021, vont être confrontés à un défi logistique majeur : reloger les habitants à l’approche de l’hiver. La plupart des maisons rurales du pays sont constituées de briques de terre séchées au soleil et de poteaux de support en bois. Plusieurs générations vivent généralement sous le même toit.

Les autorités entretiennent des relations compliquées avec les organisations humanitaires internationales. Elles ont interdit aux femmes de travailler pour l’ONU et les ONG, rendant difficile l’évaluation des besoins des familles dans les régions les plus conservatrices du pays.

Save the Children a évoqué « une crise qui s’ajoute à une autre crise ». Selon son directeur pour le pays, Arshad Malik, « l’étendue des dégâts est terrifiante. Le nombre de personnes affectées par cette tragédie est vraiment bouleversant ».

Ce nouveau drame survient alors que l’Afghanistan souffre déjà d’une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l’aide étrangère depuis le retour au pouvoir des Taliban. La province d’Hérat, qui compte 1,9 million d’habitants selon les données de la Banque mondiale, est également frappée depuis des années par une sécheresse qui a paralysé de nombreuses communautés agricoles déjà en proie à d’innombrables difficultés.

L’Afghanistan subit fréquemment des séismes, en particulier dans la chaîne de montagnes de l’Hindou Kouch, proche du point de jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9 avait fait plus d’un millier de morts et des dizaines de milliers de sans-abris, dans la province pauvre de Paktika (sud-est).

Avec AFP