Nous ne sommes pratiquement plus les seuls à nous plaindre des effets néfastes qu’induisent les perturbations constatées au niveau des réseaux sociaux et de l’accès à l’internet depuis de longues et pénibles semaines. Des diplomates accrédités dans notre pays ont visiblement du mal eux-aussi à accuser le coup. Ils vont, hélas, comme nous-aussi d’ailleurs, devoir bien s’y faire. Ou en tout cas, prendre leur mal en patience.

Ce n’est pas nous qui le leur disons bien sûr, mais plutôt le grand patron de notre diplomatie, en occurrence le ‘’Prix Nelson Mandela’’ en personne, Dr Morissanda Kouyaté.

Alors que des diplomates ont choisi de le rencontrer le mercredi 10 janvier passé pour lui faire part des désagréments causés par les perturbations constatées justement au niveau de la connexion de l’internet et des réseaux sociaux, il leur a, dans un premier temps, ‘’diplomatiquement’’ répondu ceci : « Les difficultés qu’il y a au niveau des ambassades sont les mêmes dans nos départements ministériels, c’est les mêmes difficultés qu’il y a à la Présidence quant à des problèmes de connexion ». Avant d’opter pour un langage qui pourrait être perçu par certains empêcheurs de tourner en rond comme ‘’moins diplomatiquement correct’’ : « Le Gouvernement n’a pas un VPN personnel pour dire que nous sommes en dehors. Nous sommes tous affectés. Nous sommes affectés par un problème sécuritaire. C’est cela. On ne peut pas aller plus loin ». Petit bémol peut-être à la sortie de notre ministre des Affaires étrangères devant ces diplomates, c’est qu’il a évité après tout de leur opposer une fin de recevoir complète : « Ensemble, nous allons travailler pour pouvoir résoudre ces problèmes le plus tôt possible parce que nous sommes en plein développement. Nous avons besoin de toutes ces choses mais c’est lorsqu’il y a la sécurité. Nous allons ensemble faire face à ce défi pour avoir le juste milieu et voir comment la Guinée va continuer sa transformation ».

Un mot a certainement dû résonner dans les oreilles de pas mal d’internautes dans les propos employés par le Chef de la diplomatie guinéenne. Il s’agit du mot « sécurité », dont l’emploi est loin d’être fortuit, en ce qui concerne tout le moins des médias guinéens qui ont été récemment décrochés du bouquet de Canal-Plus. Le motif qui leur a été avancé à travers des décisions de la Haute Autorité de la Communication (HAC), c’est que c’est pour des raisons d’ordre sécuritaire qu’ils auraient fait les frais d’une mesure plutôt inédite qui ressemble de fort vilaine manière à une censure.

Pour ce qu’il pourrait être des sentiments des diplomates allés à la rencontre du ministre des Affaires étrangères, n’allez surtout pas vous attendre à ce qu’ils affichent le moindre clash.

« Diplomatiquement vôtre !

In STANDARD 592