La Guinée, notre cher pays, est en proie hélas constamment à des problèmes dont il peine chaque fois à sortir. C’est comme si nos compatriotes faisaient face à un cercle vicieux dont ils ont sacrément et finalement du mal à se défaire. D’aucuns diraient que c’est tout comme s’il s’agissait d’un serpent qui se mord la queue, selon un vieil adage.

D’une incertitude à une autre, le pays en est certes à vivre à présent une nouvelle Transition, aux contours hélas mal ficelés comme d’habitude, et autour desquels bien évidemment comme par le passé aucune entente significative n’est tissée. Qu’à cela ne tienne, comme un taureau devenu furieux, il avance tête baissée. Six mois ont d’ores et déjà été grignotés dans la durée concédée de la Transition. A quoi auront-ils vraiment servi ? Il ne faut espérer aucune convergence de vue autour de cette lancinante et pernicieuse question.

D’un désaccord à un autre, les principaux acteurs de la Transition guinéenne, ou du moins ceux censés l’être, vivent de fait une crise ouverte. Les leaders religieux ont beau déployer des efforts pour les mener au consensus, à défaut d’accords minimalistes et réalistes, rien n’y fait absolument encore. Et pourtant, comme les fois passées, il va bien falloir que cette Transition aille jusqu’à son terme. Il ne saurait en être autrement si tout au moins on veut tant bien que mal vaincre ce qui s’apparente à un signe indien. Seulement le pourrait-elle, cette Transition, sans de judicieuses règles de jeu partagées ? Une autre lancinante et pernicieuse question. Comme pour insinuer une fois encore qu’il s’agirait peut-être bien d’un serpent qui se mord la queue.

Sans vraiment se faire trop d’illusions, certains des nôtres avaient pourtant nourri un nouvel espoir avec la visite annoncée à Conakry du médiateur de la crise guinéenne, Yayi Boni, le dimanche 18 juin passé. Cette visite avortée, ayant été reportée sine die, c’est-à-dire sans aucune précision de nouvelle date, n’a pas manqué d’en rajouter au pessimisme ambiant. Le langage diplomatique emprunté à l’occasion par le patron des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, cachait en fin de compte mal une sorte de malaise dont on ne veut peut-être pas trop parler finalement. « Gestion unilatérale de la Transition », avait n’est-ce pas déploré récemment l’Institution sous-régionale ! Y aurait-il eu après des actes posés du côté de Conakry de nature à inverser la donne ? Langage diplomatique ou pas, cela se saura tôt ou tard, du moins nous osons espérer.

En attendant, force est de constater que la Guinée et les Guinéens ne sont pas encore au bout de leurs peines s’agissant de la conduite de leur Transition. Et ils ont vraiment peur qu’au finish on ne leur serve les mêmes copies, celles ayant conduit à plus d’un désenchantement.

In STANDARD 563