Rien n’y fait, hélas. Sous le régime du Pr Alpha Condé, ils ont été plusieurs parmi nos jeunes compatriotes guinéens à être tués à la faveur ou lors de manifestations de rue. Leurs disparitions n’ont d’ailleurs jusqu’ici pas été du tout élucidées.

Beaucoup parmi eux ont été enterrés au cimetière que d’aucuns ont officieusement dénommé ‘’Cimetière des martyrs de la démocratie’’. Ironie de l’histoire, quelques jours seulement après la chute brutale du régime Condé le 05 septembre 2021, le nouveau maître du pays, le Colonel Mamadi Doumbouya, a tenu à rendre aux victimes des manifestations un vibrant hommage. Les images de la lecture du Saint Coran faite à cette occasion audit ‘’Cimetière des martyrs’’ demeurent sans nul doute encore intactes dans l’esprit de beaucoup de guinéens, particulièrement dans celui des familles des victimes.

Mais très vite, les jours sont passés. La promesse de ne plus avoir à revivre de nouveau des scènes ensanglantées à la faveur de manifestations de rue n’a point résisté à l’épreuve des conjectures politiques. Résultat : la comptabilité macabre des victimes a tout simplement fini par reprendre du poil de la bête. Et le FNDC « dissous » » s’y adonne régulièrement pour sans doute mieux réajuster ses critiques des plus acerbes.

Justement, ce FNDC ‘’dissous’’ avance aujourd’hui le chiffre dramatique de 18 tués, qui l’auraient presque tous été par balles. Il aurait été plus qu’intéressant d’en savoir davantage, afin de pouvoir démêler le vrai du faux.

Mais comme pour ne rien arranger du tout, du côté de l’Oncle Sam, un rapport des plus récents sur notre pays, du reste des plus inquiétants, nous est servi sur le plateau médiatique. Il porte en grande partie sur la situation des droits de l’Homme et de la démocratie dans notre pays. A le parcourir minutieusement, c’est comme si la Guinée, en dépit du profond changement de cap annoncé par les nouvelles autorités du moment, en était réduite à devoir se défaire de vieux démons. Des démons qu’il va pourtant falloir décidément exorciser, parce que sans nul doute le salut de la République en dépend.

Que les thuriféraires et autres chauvins se le tiennent pour vrai. En ce début du 21ème siècle, nous disons et réitérons qu’aucun Etat, fût-il indépendant depuis très longtemps, ne peut prétendre vivre en autarcie. Autant nous estimons appartenir au monde libre et démocratique, autant nous sommes obligés en tant que guinéens, épris de paix, quiétude et prospérité, d’en suivre et assumer les règles.

Cela dit, il reste cependant clair que personne, en dehors de nous-mêmes, ne viendra baliser le chemin de notre démocratie à notre place. Nous avons librement choisi, à nous tous de devoir en assumer véritablement toutes les conséquences, dont hélas parfois des plus capricieuses.

Inutile de rappeler que Dame démocratie évolue à la fois avec des règles et principes, au cœur desquels la sacralité de la vie est plus qu’une évidence.

Face aux tueries que sont celles de jeunes dans notre pays, à la faveur souvent de manifestations de rue, sachons définitivement raison garder Quels qu’en soient les motifs, les raisons ou explications, ces pertes souvent des plus cruelles ne sauraient affranchir leurs auteurs des atteintes graves à la sacralité de la vie. Pour peu qu’on le veuille vraiment, nous pensons en ce qui nous concerne qu’il est bel et bien possible de changer la donne relative auxdites tueries. Il faudrait pouvoir déjà commencer par décréter la fin de l’impunité…

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